La semaine du Golfe 2019

On est mardi. Je viens de quitter le job sur les chapeaux de roues, en bravant la pluie. J’arrive sous le soleil, et à temps pour voir arriver l’Ozentziyo, un magnifique bateau basque en bois, de plus de 21,30 mètres. Le thonier est désormais à la « retraite ». L’amarrage au quai est impeccable,  la semaine s’annonce tout aussi excellente. Je fais un saut de puce à la sortie de l’école pour revenir sur les lieux du crime pour un gouter en bonne compagnie.

Jeudi, j’ai comme un goût de revenez-y. Je mets les pieds sur les pavés sur les coups de 16h pour y passer la fin d’après -midi avec un plaisir non dissimulé. J’y retrouve des amis qui me sont très chers. Je ne vois évidemment pas passer le temps. Au moment des au-revoir, je me laisse tenter par un dernier petit tour…  on rencontre un monsieur formidable qui nous parle de sa coque de noix, appelée coracle: c’est une embarcation galloise à fond plat, utilisée pour la pêche en rivière. Très légère avec une simple ossature en bois recouverte d’une peau de vache, elle se porte sur le dos pour remonter à son point de départ. Avec ma force de caractère légendaire pour refuser de profiter d’un bon moment pour être raisonnable, je finis par quitter le port… à 23 heures, soit une après-midi bien prolongée! 😀

Vendredi, c’est le départ en « vacances ». Je pars de la maison à 15h pour passer donner à manger à Bravo, le poisson rouge qui n’a toujours pas gagné son escape game, et quelque part, c’est tant mieux… Ensuite, direction le bus avec mes sacs pour le WE. A la place de Libération, je ne suis pas seul à attendre le car direction Port Navalo. Une gente demoiselle attirée sans doute par mon beau pelage luisant, ne me lâche pas la grappe: « SOS ami en détresse, bonjouuuuuuuuuuuuuuuur! ». Je finis par m’en dépatouiller maladroitement, et monte dans le car déjà presque plein dès cet arrêt qui n’est ni plus ni moins son point de départ. Au second arrêt, les amortisseurs du véhicule cèdent sous le surpoids. Mais noooooooooooooooon, j’déconne, mais par contre, qu’est-ce qu’on est serré dans cette boite de sardines!!! Le super chauffeur arrive à me détendre face aux incivilités d’une passagère. Un troisième car plus tard faisant office de navette gratuite, je pose mes ripatons à Port Navalo à 18h… soient 3 heures pour faire 38 kilomètres! 😀
Sur place, j’embarque mes sacs sur le bateau, et profite des animations. Le Belem fait sa star en sortant du golfe sous les applaudissements de nombreux spectateurs. Les voiles rouges sont des bateaux à faire naviguer dans un bassin, crées par les Moulins Verts: essentiellement destinés aux enfants, les parents feintent pour autant assez bien le coup de main pour s’amuser aussi en toute impunité les mains dans l’eau! 😀
La fanfare Simili-Cuivres rythme agréablement l’apéro. C’est sur le son de Noon, que je rentre dans le duvet pour la nuit, bercé par le clapotis du mouillage. Night night les copains!

Le soleil vient de se lever, encore une belle journée, et il va bientôt arriver, l’ami RiXXX… nooooooooon, ne me remercie pas pour ce petit air qui trotte dans la tête! Je suis d’humeur à te taquiner les esgourdes, la la li lalaaaaaaaaaa… On mets un pied à terre pour le brief de la journée de maitre Philippe, et accessoirement partager un café avec les autres équipage de la flottille. C’est noté, on rentrera dans la parade à 16h16 pétantes! Yes Sir, yes! En attendant, on n’a plus qu’à se oindre de plusieurs couches de crème solaire dans le clapots de la sortie du Crouesty.
Au départ, on est entre nous, tranquille pépère. On se salue, on se découvre, on profite. Puis les espaces vitaux se réduisent, les bateaux « visiteurs » à voiles et surtout à moteur s’invitent, s’imposent, s’exposent… Il en est ainsi. On garde notre bonne humeur, et nous dirigeons vers la ligne de départ. Waouh, Ze stress!!! Sérieux, hein, le truc de ouf. TribooooooooooooooOOOOoooOooord… ‘ttention bâbord…. stoOoooOoop… demi tour…. GggoOOooOoooOOOOOOOOOOO!!! 16h16, ça part! On reconnait peu de collègues de la 7Bis. Mais on est lancé à l’heure pile poil.
La pression retombe peu à peu. Je me transforme en un mix de figure de proue, de vigie et de suricate. On se répond ludiquement de bateau en bateau à coup de corne de brume, voire de conque pour le plus grand amusement des petits et des grands. ^^ En rentrant dans le goulet de Port Anna, je peine à voir la maison rose somptueusement dissimulée tour à tour derrière 3 gros moches bateaux touristiques bondés de spectateurs. C’est qu’ils prennent de la place en plus ces engins là. Blam, un collègue de notre flottille parti à bâbord vient de démâter. Gast, je suis consterné. Il n’y a pas de blessé. le bateau est stoppé net, le mat est tombé entre les deux membres d’équipage, mais ce bruit résonne dans la tête. Momi pose ses boitiers. J’ai mal au ventre. Je suis dégouté pour eux. On essaye de se reprendre, on tente un peu de politesse et de bienséance avec un bateau peu réceptif, dommage.
Heureusement, les spectateurs présents aux abord du port de Vannes nous accueillent chaleureusement, et nous redonnent le sourire.
Un musicien s’est carrément installé sur l’espace tables à pique-nique avec sa batterie, j’adore l’idée! Le bagadig de Vannes lui joue devant le Dédale Café. Le Pen-Duick est déjà amarré, voile ferlée, couverte de sa housse patronyme. Il a bien fière allure!
Quant à l’Hydrograaf, c’est d’un grand coup de corne tonitruante qu’il répond chaleureusement à notre misérable coup de corne de brume à souffler. Voilà, c’est fini… Comme s’il avait sifflé notre arrivée sur le ligne de la Grande Parade.
On s’amarre encore un peu groggy de cette journée très intense. A côté de nous, Eric arrive avec son bateau démâté. Ils vont bien. Le bateau aussi, ne lui manque que son « aile » qui sera bien vite remplacée. Frédéric, Véronique arrivent aussi. On est tous un peu hagards, mais heureux. Il faut un apéro pour se remettre de toutes ces émotions. Yec’h mad!!!

La vie à terre bat son plein. On se joint à la foule pour y participer avant d’aller se coucher des rêves plein la tête!

Dimanche, tout est tellement plus calme! Ce sont des au-revoir tout en douceur. On rit, on chuchote presque, on se regarde, on sait que l’on va se quitter. La pluie s’invite de temps à autre, comme pour nous faire moins regretter de rentrer à la maison. Le concours de chants de marins se déroule sur la journée dans une ambiance bon enfant. Cette fois, il faut rentrer… demain, il faudra reprendre le chemin du travail! Quelle aventure!!!

3 commentaires :

  1. toujours aussi belles tes photos et j’adore toujours autant tes commentaires
    continue comme cela

    • super boulot !!!!!! Merci de nous faire encore rêver de cette super semaine du golfe… On attend de nouvelles aventures, toutes autant rocambolesques. L’équipe KIKI, Momi est un vrai bol d’air dans ce monde de brutes !!!!!!!!!!!!!!!

  2. Toujours de belles prises..bisous ma belle.

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