Comme j’ai trop envie de revoir les Papooz, que j’ai découvert cet été, je rejoins le Port de Vannes pour la soirée d’ouverture du Festival des Émancipées. Je découvre une belle scène, et Momi se réjouit d’une fosse digne de ce nom, mais qui se mérite, de par les méandres en mode parcours du combattant pour y accéder. Je suis fier d’accueillir la dite princesse par un « bienvenu chez les vivants », quand je la vois enfin arriver en devant de scène. Oui, OK, mes qualités simiesques sont dans ce cas précis un avantage pour franchir les obstacles. Je suis accueilli aux petits oignons par le staff de l’Echonova : merci bien. 😉
Momi ne sera pas trop bousculée ce soir, et pour une fois sera super sage : aussi incroyable que ce soit, elle ne connait personne ce soir. Le petit doigt sur la couture du pantalon, elle observe, pose son sac comme d’accoutumée en entrée de fosse, et profite du set des Papooz, sans pluie cette fois.
Quand la Bretagne accueille les parisiens en mode Beach Boys des 70’ies, on savoure leur pop souriante sans aucune arrière pensée. Les Papooz ont ce talent de nous faire décrocher, et de nous embarquer dans leur univers anachronique. Un joli moment de groove, la soirée commence très bien.
En sortant de fosse, Momi se rend compte que son sac s’est fait un ami sac… Tiens donc, un autre photographe aurait il les mêmes habitudes que Momi? Allez, pas le temps de mener l’enquête, il est temps pour moi de répondre aux sollicitations permanentes de mon estomac, qui crie « famiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiine », et de lui apporter sa ration alimentaire, et non accessoirement satisfaire ma gourmandise, en ingurgitant une part de pizza, dégoulinante de fromages…
Le froid s’installe très rapidement. On enfile des couches supplémentaires, en espérant que ça se stabilise… Et la seconde scène se met en place. Quand le set commence, j’avoue ne même pas savoir ce que je vais découvrir. Solann, un gars, une fille, un groupe, quel genre? Je compte sur un effet de surprise pour me donner quelques réponses sans aucun à priori.
Et quelle jolie surprise ! Une présence à la fois timide, et à la fois un charisme naturel. On aurait presque envie de monter sur scène pour lui dire que tout va bien se passer, et on sent dans le même temps un talent déjà bien assuré. Envouté dès les premiers sons, je vois les issues se refermer sans aucune crainte, et ses mots familiers racontent mes émotions d’une voix sans fioriture. Il est parfois bon de se laisser surprendre ! Merci Solann.
Alors que je suis sortie de la fosse, et que je profite de la scène vue du site en mode jardinier, un monsieur, visage fermé, bonnet enfoncé, les bacchantes qui sourient à l’envers, s’approche de moi. Non, je ne tremble pas, je n’ai pas peur. J’ai juste un peu, beaucoup, très froid. Bon, ok, j’admets me demander ce que cet homme, qui semble plus ouvert à la communication passive alias la curiosité et l’observation qu’à la communication verbale, a à me dire. Le rictus de sympathie dissimulé dans ses poils de moustache m’invite à baisser la garde. Son regard passionné et humain finit par me désarmer. L’échange commence. Je découvre un artiste incroyable, pas que par son talent, mais par son humilité et cette véritable envie de partager. Une très très jolie rencontre. Merci à toi.
J’aborde cette dernière fosse avec la sensation de ne plus avoir rien à perdre, ma soirée étant déjà absolument positive et constructive. Le moustachu arrive à son tour, et sans hésitation se déleste de son sac en le posant par une habitude à priori commune, à côté du mien. Je tiens donc non pas le coupable, mais celui qui m’insuffle une sensation rassurante. Ok, y a pas les copains en fosse ce soir, mais je ne suis pas tout seul. Pour autant, je reste sage hein.
Et c’est parti. Voyou, je connais déjà, et j’en garde un bon souvenir. Le trentenaire lillois ayant commencé la trompette à 4 ans au conservatoire avec un papa professeur de musique, est bien connu pour ses notes cuivrées. Mais la scène ne se résume pas à ça : les cheveux blonds dans le vent, la petite moustache de jeune homme bien sous tout rapport, les yeux bleus inquisiteurs, il joue de grimaces ponctuant ses textes bien souvent aux frontières de l’irrévérencieux, mais qui s’écoutent avec une délectation assumée. J’aime vraiment beaucoup.
Cette soirée se termine ainsi, mon corps frissonnant de la température assurément hivernale, et mon esprit frémissant de bien être. Mais quelle bonne soirée !
Un énorme merci à tous ceux que j’y ai croisé, en coup de vent ou pas. Un non moins grand merci aux artistes, à l’orga, aux bénévoles, à la sécu… aux Scènes du Golfe, au Festival des Émancipées, à l’Echonova : MERCI et bravo ! 😉 Pour preuve que nous étions nombreux à penser la même chose, je te laisse quelques photos d’ambiance… que tu es beau, toi, tes copains, ta famille… 😉