Quand tu as pris l’histoire dès le début, à savoir que j’étais là dès la première édition du Festival du Roi Arthur, et que tu bloques tous les ans ton WE pour ne pas louper ce festoche dingo, c’est un peu comme un départ en colo quand tu prends la route de Bréal sous Montfort. Entre excitation, plaisir de revoir les copains, peur d’oublier quelque chose, envie de ramener de beaux souvenirs, l’angoisse de décevoir, et profiter.
Cette année, avec l’aide de Momi qui termine tôt son job, nous arrivons suffisamment de bonne heure pour avoir le choix pour installer Hervé le van, comme on veut. C’est donc sans stress que je me présente sur le site dès l’ouverture de l’espace presse. Quelques bisous, et une foultitude de sourires plus tard, accueilli une fois de plus par une équipe au top, je prends le chemin de la première fosse en priant le ciel de garder le taux de concentration d’humidité bien enfermé dans les nuages, sans en perdre une goutte, bref, qu’il ne pleuve pas…
Et la soirée musicale commence avec Tu m’ador, un duo, deux voix, une batterie et une guitare. Il n’en faut pas plus pour ouvrir le festival du Roi Arthur avec de belles émotions. Vainqueur du tremplin, Emma et Paul semble comme chez eux sur cette grande scène Excalibur. Mais tu sais quoi, chez eux, c’est chez moi en fait ! Mais oui, ils sont de Vannes, alors on se recroisera certainement.
Danyl nous présente une scène réellement souriante. Sur une bonne base de rap, son son est influencé par le raï. Même s’il a une vraie formation musicale via le piano au conservatoire de Paris, il crée un lien fort avec son public en leur proposant un dimanche soir sur 2 de se retrouver sur la plateforme pour partager son travail et le faire évoluer avec eux. Son public le lui rend bien.
Et à peine sorti de la fosse de la scène Lancelot, je cours avec mes petites jambes vers la scène King Dôme.
Quand j’ai découvert ce festival à sa première édition, je te cache pas que j’avais adoré cette identité bretonne revendiquée dans le fond comme dans la forme. Je suis ravi de retrouver cette scène dédiée au sons et groupes d’origines celtes/bretons.
Les écossais Rura ont évidemment donc toute leur place sous le chapiteau. Sur des bases très traditionnelles, ils apportent des arrangements modernes, parfois surprenants, mais toujours sympas.
On ne peut que se réjouir de le voir mettre toute son énergie (et quelle énergie !!!), sur une scène plutôt que sur un terrain de foot. Hervé est incroyable, il bouillonne, peine à se retenir parfois, pour exploser plus encore. Le jeune trentenaire qui s’est consacré à la musique depuis ses 16 ans, garde une envie de partager avec son public qui ferait pâlir un gamin qui attend ses cadeaux de Noël devant le sapin. Son enthousiasme est presque déroutant, et pour autant embarque le plus réfractaire des copains qui refuse le dernier verre en boite de nuit. C’est une ambiance de folie qui règne sur les terres de Mafeu, et elle ne laisse personne de côté.
Entre nous, je ne peux pas m’empêcher de sourire devant son T-Shirt Adrénaline…. Franchement oui, mieux vaut en rire. Pour la petite histoire pour ceux qui n’auraient pas suivi, Hervé a sorti son 3ièm album, fin mai début juin 2024. Sauf qu’il a y a eu baleine sous gravillon. En fait, à réception des dits albums, on pouvait y entendre Luis Fonsi, le chanteur de Despacito, et non pas Hervé… Vois le bordel ! Totalement improbable, mais au final, tellement drôle. 😉
C’est dingue ça, à 3 semaines près, on aurait fêté ensemble les 30 ans d’Hamza tous ensemble sur la scène Excalibur. Ceci dit, j’ai comme l’impression que les nombreux fans n’ont pas besoin d’une « excuse » pour festoyer, anniversaire ou pas. La pluie se transforme en paillettes, allez, du moins en confettis pour rester dans le registre, ce qui n’empêche pas Hamza d’aller au contact des festivaliers qui en redemandent.
Il y a tout juste une semaine, je voyais déjà Merzhin, sur un autre festival. Merzhin, un groupe que je connais et suis depuis 2007. Merzhin, un groupe qui évolue, autant dans sa structure avec le départ de Vincent en 2018 et Ludovic en 2023, que dans le son. Merzhin qui garde son envie de partager avec son public.
En posant la question à Pierre et Jean-Christophe s’ils avaient imaginé à leur début, que bientôt 30 ans plus tard, ils seraient toujours là : « On ne s’en rend même pas compte. Forcément, ça nous fait quelques chose à chaque fois que l’on évoque ces dates, et oui, on réfléchit à savoir comment on pourrait faire pour fêter cette date anniversaire, pourquoi avec un nouvel album… Mais réellement, on ne voit pas le temps passer. On a grandi, et nos envies/nos besoins avec. On ne renie strictement rien de tout ce que l’on a déjà fait. « Les nains de jardin » (album Pleine Lune sorti en 2000), a fait la part belle de notre scène et de nos supports pendant de nombreuses années, et on est très contents. Aujourd’hui et ce depuis quelques années, on va vers un son plus puissant. Avec Marche et (c)rêve (sorti en 2022), on est en plein dedans. Ceux qui nous ont suivi toutes ces années, ont vu cette évolution. C’est notre choix d’artistes, le cheminement normal d’un groupe. C’est donc assumé et avec grand plaisir que nous revenons au festival du Roi Arthur, puisque nous avons eu le plaisir d’y jouer en 2008 sur la première édition. Cette scène King-Dôme aux saveurs bretonnes est de bonne augure, on sait que l’on va jouer avec le public, et on a hâte. »
Mais « pour sûr » dirait le facteur de l’ile aux enfants : est-ce qu’on se permet de dire au boulanger comment cuire sa baguette? Alors qui pourrait oser demander à un artiste sa playliste perso, en négligeant le job de l’artiste? Si tu savais donc comme moi aussi j’ai hâte ! Je t’avouerai que j’y mets en plus quelques attentes. Même si évidemment, je suis assez rock dans l’âme, et que depuis toutes ces années Merzhin n’a plus rien à me prouver, il y a un truc qui pour moi fait que je passe un bon moment ou pas : c’est la symbiose entre la scène et le public. Quand tu es dans la fosse, tu fais un peu le tampon entre les artistes et les festivaliers. Si je ne filtre rien, je passe à côté. J’essaie de comprendre, j’intellectualise un moment de passion artistique, en mettant en opposition deux clans. Une aberration qui finit par me faire somatiser et me gâcher un chouette moment. Ouais, il s’en passe des trucs dans la tête d’un petit singe hein ! Mais c’est aussi le cas de Momi qui traduit avec ses photos son ressenti, qui parfois devient difficile, surtout quand elle aime un groupe et que ça ne se passe émotionnellement.
Je ne sais même pas pourquoi je te raconte tout ça, parce que ce n’est pas du tout le cas, bien au contraire. Le public est là, et Merzhin déchire tout. Du haut de mes 15 cm, je prends tout le bonheur d’une scène réussie en pleine tronche. Autant te dire qu’ils le diffusent bien, ce bonheur, en allant chercher chaque festivalier, d’un regard, d’un sourire, et d’une belle communion entre chaque musiciens. Alors merci Merzhin, un grand grand merci pour ce magnifique set, de ceux qui ne laissent pas indifférent. Et un grand bravo pour la performance. Nul doute que la Bretagne et ses contrées sont fières de vous. Moi, je suis juste heureux de vous avoir recroisé, et je ressors de ce set avec une putain de satisfaction musicale et scénique. Encore !!!
Le projet Archive a été créé en 1994… autrement dit, bon anniversaire les gars : et bim, 30 ans de carrière pour les anglais. Alors oui, c’est un groupe qui a vu défiler un certain nombre de musiciens, avec une évolution régulière du coup de la formation, mais qui garde comme tronc commun, Darius Keeler et Danny Griffiths (2 des membres fondateurs toujours présents). Il est évident que dans la structure du groupe, Darius et Danny y jouent un rôle prépondérant dans la mesure où les claviers donnent la couleur de leur son si particuliers, un mélange de trip-hop, électro et soupçon de rock. Leurs notes sont aussi longues et envoutantes que leurs morceaux. On se laisse bercer. Les lumières habilement travaillées mettent immanquablement en avant Dave Pen et Pollard Berrier, qui tout aussi langoureusement, prennent des pauses (parfois) grimaçantes, qui accentuent cette impression de parenthèse dans la soirée.
Jolie scène que voilà. J’ai fais un voyage dans le temps, et me suis revu en soirée étudiant… il y a quelques années. 😉
La soirée se finit sur les mainstages avec Lost Frequencies. Le DJ belge est très attendu par son public.
Et pendant ce temps là, The Rumpled commence à jouer et enflammer la scène King-Dôme. Quand j’arrive sous le chapiteau, je rentre dans un vestiaire après match. Ça pue la transpi, les visages sont dégoulinants, mais tellement souriants. Tu sais quoi? Ça transpire tout simplement le bonheur.
Dans mon parcours du combattant pour réussir à couvrir le max de scènes sur la soirée, j’avais noté ce set comme un des immanquables. Et bien m’en a fait. J’en gardais un souvenir incroyable depuis 2019. Je ne suis pas déçu. Leur son folk-Rock aux saveurs punk irlandais, inondé de dynamisme théâtral digne de la Comedia del Arte nous embarque tous dans un véritable spectacle. J’aimerai que ça ne s’arrête pas. J’aimerais surtout les recroiser pour en remettre un couche. Gast, que c’est bon !!!
Il arrive une heure, où systématiquement la paupière inférieure lance un bras de fer avec la paupière supérieure. Surtout quand tu t’es levé à 4 heures du matin, et que ça fait donc plus de 20 heures que tu cours un peu de partout. Du coup, les yeux s’en mêlent et finissent par s’emmêler. Bref, c’est aussi clair qu’une chambre d’un gamin qui vient de fêter son anniversaire avec 10 petits copains à la maison… ça te parle? Ou tu préfères évoquer l’état de la cuisine quand ton mec a invité ses potes pour regarder un match de rugby?
Quoiqu’il en soit, c’est avec un plaisir non dissimulé que je rejoins mon antre pour un sommeil bien mérité. L’histoire ne dit pas qui a gagné entre le rideau palpébral du dessous ou du dessus. Ça se finit toujours immuablement par un gros câlin, les cils enlacés.
Mais avant, je te laisse quelques petites images d’ambiance de cette première soirée. Allez, cherche, où est Charlie? 😀
Un grand merci évidemment pour cette première soirée à tous ceux qui l’ont rendue possible.
La suite du festival est par là pour le samedi : http://lemondedekiki.net/festival-du-roi-arthur-2024-le-samedi/
et par ici pour le dimanche : http://lemondedekiki.net/festival-du-roi-arthur-2024-le-dimanche-3-3/