Festival du Roi Arthur 2024, le samedi ! (2/3)

Perso, j’ai dormi comme un gros bébé. Quand j’ouvre les yeux, j’ai par contre envie de les refermer. Si je ne partageais pas le lit avec Momi, en tout bien tout honneur bien sûr, qui hurle à la faim et sans fin tous les matins, je me recalerais sous le duvet… le temps est pluvieux, encore plus, encore plus… que moi. C’est pour épargner Momiflette, surtout qu’au féminin, ça ne fonctionnerait pas. 😉

Mais du haut de mes 15 cm, je ne fais pas le poids face au regard dictatorial de Momi pour qui se sustenter au réveil est une idée fixe, au point où on pourrait l’appeler le Savant Cosinus. Pour le coup, on prend notre temps et quel temps… et un thé, et plusieurs cafés… et non, je ne prends pas de jus d’orange. 😉 J’ai envie de te dire, que vu le temps dehors justement, on n’est pas trop mal à l’abri. Du coup, après un brin de toilette, Momi branche l’ordi pour bosser un peu, enfin, elle a du boulot quoi. Tandis que moi, bah, je glande. Je regarde par la fenêtre, et j’observe cette course effrénée des gouttes qui passent de l’apprentie directement au samouraï, se précipitant dans tous les sens du terme, quitte à pousser les autres, pour s’écraser lamentablement par terre, leur hara-kiri à elles. D’ailleurs, si seulement, aile avait été un pronom personnel, ça aurait pu changer le cours des choses, et les sauver de leur triste sort. Les a-t-on au moins prévenues avant ce grand saut? Cette vie de la goutte de pluie est incroyablement éphémère et mortifère. Et là, il doit y avoir une promotion qui sort de l’école. En rangs serrés, on sent toute la vigueur voire l’arrogance de la jeunesse qui pense que le monde leur appartient. Bref, tu l’auras compris, la matinée est un peu longue pour moi. Avant que la lecture ne le devienne aussi pour toi, on passe au début de soirée. Non, ne me dis pas merci. Je le fais surtout parce que je tiens à la vie, et que si Momi lit tout ça, mes heures sont comptées…

Je disais donc, que nous sommes au deuxième jour du Festival du Roi Arthur. Pleuvra, pleuvra pas ce soir, les paris sont lancés et validés, du coup quoiqu’il en soit, perdant ou gagnant, on devrait se boire quelques binouses avant d’aller se coucher : c’est plutôt une bonne nouvelle.

La soirée débute à 18h05 avec David Cairol. Plus de 20 ans de carrière, après avoir été propulsé par une première scène très remarquée en première partie de Idir à la fête de l’Huma en 2003, le reggae man prend possession de la scène Excalibur. Be happy !

Je ne sais pas pourquoi, mais va savoir si ce ne sont pas mes poils qui frisent d’avance, j’ai l’impression qu’on va se prendre une drache. Je laisse donc ma dignité en salle de presse, si tant est qu’il m’en reste une, et sous la risée de mes camarades de jeu, je me glisse sous la cape de pluie de Momi pour filer sur la scène Lancelot.

Je découvre Papooz… sous la pluie, et pas des moindres. Les parisiens Ulysse Cottin et Armand Penicaut avec un son assurément ensoleillé en mode Beach-Boys 70ies, nous transportent sur une plage ensoleillée. On a le sourire, on sent bon le sable chaud, on y est bien quoi ! Jolie découverte, à prescrire contre la morosité ! 😀

Hop hop hop, la scène King-Dôme est une scène à ne pas oublier. Il s’y passe vraiment de chouettes trucs. C’est avec un grand grand plaisir que je vais à la rencontre de O’tridal, une jeune formation pourrait-on dire, composée pour autant de nombreuses expériences, et des influences diverses qui en découlent. Clairement sur une base bretonne, leur musique sait être à la fois traditionnelle et moderne, sans oublier assurément souriante et dynamique. Au plaisir de les recroiser. 😉

SDM, un jeune rapeur qui a une aussi jeune carrière, mais qui connait une ascension fulgurante.

Un quintuor de brestois, Startijenn, nous promettent le plein d’énergie par éponyme. Promesse tenue ! Biniou, bombarde, accordéon diatonique, guitare, et j’en passe. Les bretons sont dans la place, avec une énergie qui ferait pâlir les turbines du barrage de la Rance, c’est peu dire. Yoann An Nedeleg, le tout dernier arrivé dans cette joyeuse troupe est totalement intégré. Gageons qu’ensemble, ils fêteront bientôt leur 30 ans de carrière amicale et musicale.

« Je suis peintre et je suis né à Aix en Provence. Je suis, je suis, je suis…? »

Bah Johann Papaconstantino ! Comment ça tu pensais à Paul Cézanne? Bé moi ce soir, c’est ce trentenaire aixois (d’origine grecque par son père) que je découvre sur la scène Lancelot. En parallèle à des études en arts appliqués, il commence à jouer avec la guitare de son grand-père, fortement influencé par le jazz manouche, mais touche également aux platines et se régale de nombreuses influences nourrissant sa passion insatiable pour la musique. Cet artiste pluridisciplinaire aujourd’hui affranchi dans ses deux passions, mêle avec une sorte d’humilité la richesse de sa curiosité.

Shaka Ponk, Goz… Ça fait tellement longtemps que je ne les ai pas vu. La dernière date remonte à 2019.

Quand je repense à la première fois où je les ai croisé, en 2009. J’étais missionnée par un fan qui n’avait pas encore eu l’occasion de les voir en live, mais qui m’abrutissait de leur son toute la journée, au point d’avoir presque implanté un autel au milieu du salon. Tu peux croire que je n’ai pas attendu avec impatience leur set. Et contre toute attente, j’ai été retourné, par leur son en live, leur énergie, et cet air frais, cet univers bien à eux. Mea Culpa.

Il y a eu ensuite les victoires de la musique en 2010, qui leur a échappé, mais qui a été célébré à notre manière. Je revois des photos qui en ferai marrer plus d’un. 😀

La même année, Sam a intégré le groupe. Elle a su trouver sa place au milieu des 6 garçons (Goz, membre à part entière; Frah; Mandris; Ion; Steve; CC).

Depuis, le groupe n’a cessé d’accroitre sa notoriété. Toujours accessibles, c’était toujours un plaisir de les recroiser. Le concept de Goz parle bien à Momi, ce vecteur simiesque qui dédouane, mais qui s’exprime encore plus fort… Bon Ok, la donzelle Momi reconnait ne pas avoir la langue de bois dédouanée ou pas, que même eux ont subi justement à notre première rencontre. Sans rancune, elle a reconnu s’être trompée dès leur sortie de scène.

Aujourd’hui, je suis dans un état étrange. 15 ans plus tard, c’est sans doute la dernière fois que je les verrai en live. Après les avoir vu grandir, après les avoir vu exploser, je vais les voir pour la dernière fois certainement. Alors je profite de ce show, comme d’une fête de départ, non pas en retraite, parce que j’imagine bien qu’ils continueront de faire parler d’eux d’une façon ou d’une autre; mais comme une fête de fin de parcours universitaire, où un cycle se termine, et la vie continue. D’ailleurs, Mandris, Steve et Ion ont intégré depuis 2020 The Last Internationale.

Ce soir j’aurai voulu leur faire un gros câlin pour leur dire que j’ai adoré cette aventure, que l’on va y arriver, que l’après sera moins pire, et qu’ils me manqueront. J’absorbe toute leur énergie pendant tout le set, et je la garde égoïstement pour moi, parce qu’ils en distribuent tellement qu’il y en a pour chacun sans avoir à se battre. Mais ce soir, je suis un peu triste.

Les Kervegan’s, ils sont 5 sur scène. Le projet est parti d’une rencontre sur les bancs de l’école début des années 2000. C’est en 2016 que les choses dites sérieuse prennent forme, alors qu’ils se professionnalisent. La scène est vraiment sympa, et le bonheur de jouer tous ensemble se déversent jusqu’au fond du chapiteau. Franchement top.

Thérapie Taxi ayant mis fin à leur carrière en 2021, c’est en solo que je découvre Zaoui. Il n’engendre pas la mélancolie et c’est avec une grande simplicité, voire désinvolture, qui nous transporte dans la salle à manger le dimanche midi pour le repas de famille. On est reçu à la bonne franquette autour du gigot, et ça me va bien. Le verbe provocateur, l’œil rieur, le ton est donné, le set commence.

On a tous un tonton qui pendant les repas de famille alors qu’on est en pleine crise d’acné, enfin, juste d’adolescence pour ceux qui ont plus de chance (et là je ne parle pas pour les parents, hein), qui viennent taquiner là où ça fait mal, et qui pour faire rire l’assistance plus ou moins réceptive, insiste lourdement sur le complexe. C’est là que l’on cherche le regard de sa mamie, rempli de bienveillance, qui te fait un clin d’œil de réconfort, et tu vas mieux.

Et bien Zaoui, c’est un mélange de tonton et de mamie ! Sacrée famille que voilà, oui, tu peux le dire, sacré bordel. Zaoui, est compositeur interprète, et également auteur, alors que ça fait tout juste une semaine que son autobiographie vient de paraitre « Le dernier sur la piste » (non je ne l’ai pas encore lu, mais ça ne devrait pas tarder). Tonton Raphaël en mode bad-boy connait bien les travers humains de notre société, il nous les raconte, nous provoque. Mamie Zaoui nous sourit, et nous rassure, sourit, ça va passer, le tout avec son son assurément pop-rock (et ouais, mamie, c’est pas une ringarde). Je découvre cet univers qui me va tellement bien. Pousser dans les retranchements des adultes consentants, sans doute un peu masos, de se faire verser un sachet de poil à gratter dans le dos, pour finir par recevoir une dose de crème apaisante. Que te dire de plus que j’adore.

Vladimir Cauchemar : une pointe de rap, des platines, et une belle scénographie clôture cette sympatoche deuxième soirée au Festival du Roi Arthur 2024.

Et bien écoute, ce soir on a fait le tour des 4 saisons en quelques heures, de la pluie, du soleil, du chaud, du froid. On ne va se plaindre, il n’a pas neigé. Mais le plus important pour moi, c’est qu’il y avait une fois encore une ambiance de dingue sur le site de Mafeu. Alors on file au lit et on se retrouve très vite pour la dernière soirée… 😉

Si jamais tu veux revoir la soirée de vendredi, c’est par ici :http://lemondedekiki.net/festival-du-roi-arthur-2024-le-vendredi/

pour la soirée de dimanche, il va falloir patienter un chouia. 😉

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