Derniers instants d’insouciance de l’année 2020, en Suisse.

Des semaines, des mois, que je me raconte ces vacances. Des semaines, des mois, que j’aurais pu poser ces mots pour te les raconter. Des semaines, des mois, que je les garde pour moi. Des semaines, des mois, que je les garde au chaud comme si je ne voulais pas les laisser en liberté de peur de les perdre. Et ce WE, un message d’amour m’a sorti de cette enfermement. Merci ma frangine de m’avoir réveillée. Alors me voici comme à l’ancienne, à profiter d’une insomnie pour commencer à mettre tout ça en ligne. Allez, c’est parti.
On part tranquilou du matin. Par chance, accompagné du mini Tom, on est guidé sur un parcours famille pour passer la douane. Chouette, l’accueil est vraiment chaleureux. On se salue, on plaisante, on est à la cool pour une fois quoi! Sauf que… ‘tain Momi, tu nous gonfles à faire de la photo! Là tout bascule. De la sympatoche tribu qui part en vacances, on devient les relous à fouiller de fond en comble, avec une Momi une fois encore contrôlée manu-militari. Je vérifie le bouton de mon pantalon de peur d’une fouille au corps impromptue tellement la tension monte d’un cran. L’agent qui ne fait soit, que son travail, s’exaspère du matériel à vider sur les plateaux, et commence à manipuler les joujoux de Momi avec autant de délicatesse qu’un mec s’expérimentant à l’épilation à la cire. Pourtant elle voyage léger et n’a pris qu’une infime partie de son matos. Au final, on ressort de la salle tendus comme des strings lavés à 90°, malgré le sourire désarmé de l’hôtesse proposant vainement un bonbon pour décontracter cette ambiance plus qu’orageuse.
On ne se laisse pas abattre: c’est l’heure du pique-nique en salle d’embarquement, et ça, c’est sacré. Le vol se passe nickel. On est accueilli sur le Léman par un magnifique survol du geyser de la baleine de Genève.
Après quelques petites courses, on se retrouve en mode cache-cache Boris pour organiser un anniversaire surprise à Bernardàfondlesmanoilles. On se cache, on se tombe dans les bras, on boit, on rit, on mange, on prend des photos couillonnes, et surtout, Momi devient la championne olympique du monde de l’univers interplanétaire de la poutre ronde en bois sur ressors, et le tout dans le noir et l’humidité, et ça, c’est…. bah, c’est cool, non?! Sans doute l’avantage d’être déséquilibrée à tout niveau et de l’assumer… D’ailleurs, jusqu’à preuve du contraire, elle est toujours détentrice du record, j’dis ça, j’dis rien! 😀

Le lendemain matin, même si on a un peu la tête lourde, c’est le cœur léger que l’on monte en auto pour monter au chalet des Diablerets. On prend possession des lieux en passant faire les coucous aux différents autochtones. Je savoure ce terrible accent de tonton Othmar, qui quoiqu’il veuille faire « qu’il faut r’mooooonter » ou bien « s’il faut r’deeeeeesendre », me signifie qu’on est bien là, comme à la maison!
La neige tombe, on en profite pour faire un tour et en prendre plein les poumons.

Le lendemain, réveil en douceur avec des lumières magiques: on a rendez-vous avec le propriétaire des lieux pour en découdre dans une bataille de boules de neige et accessoirement ripailler d’une excellente croute au fromage. Oui, je sais, ce n’est pas raisonnable, surtout quand on sait qu’on a une descente en luge de 7 kilomètres sur plus de 500m de dénivelé de prévue. Mais ma raison face au fromage est aussi légendaire qu’un enfant devant un cadeau au pied du sapin de Noël.
On passe une journée génialissime. Bon, OK, Momi a sué un peu beaucoup en surveillant son petit Tom sur le passage non protégé de la descente, faute de neige suffisante pour créer un talus. D’ailleurs tellement elle a mangé gras, qu’on aurait pu faire frire des oeufs sur elle, surtout quand on a vu le mister se louper et envoyer sa luge au fond du ravin… Bon, lui est resté sur la piste, hein, mais comme quoi, les craintes n’étaient pas vaines.
Avant de remonter au chalet, on passe chez le loueur de skis pour récupérer le matériel. Surpriiiiiiiiiiiiiiiiise! Heu, oui, on va bien, merci! Heu oui, le pied aussi, enfin non, mais heu, en fait, mais comment, pourquoi? Là, t’es entrain de nous dire que tu te souviens de nous depuis l’année dernière? Bon, OK, je suis un chieur dont on a du mal à oublier pour trouver chaussure à son pied, c’est le moment de le dire. L’année dernière, il avait dû retourner sa boutique, avec succès ceci étant, pour me trouver mon matos… Quel talent! Non, pas moi vile flatteur, lui, de réussir à me chausser!
On arrive à temps au chalet pour le classique gouter sur le balcon, Rivella Ovomaltine… et profiter gentiment de la fin de journée!

Le lendemain est dédié au ski. Le mini Tom se fait un copain bien sympa. J’en profite pour m’éclipser pour une chouette promenade dans le village. Cette fois c’est la postière qui se souvient de moi. Alors là, je commence à me poser des questions… Serait-ce la vue, ou bien l’odeur? Je fais connaissance avec un monsieur bien embêté qui vient de perdre la veille son natel en sortant de la piscine. Je poursuis mon tour et cette fois, c’est un octogénaire qui me livre les soucis qu’il a avec sa vache. Non, elle n’est pas malade, mais elle est fatiguée comme quand il vient de finir de couper son bois pour la cheminée, c’est peu dire! Bref, les suisses sont au top, mais ça, ce n’est pas une surprise.

On remet le couvert le lendemain. Par chance, on avait échangé les numéros de natel avec le copain de la veille, et c’est bis répétita! Ski, bonhomme de neige, chaises longues au soleil… le soleil est au rendez-vous, presque trop pour la qualité de la neige. Mais peut importe, on est bien là!
On passe rendre le matériel en se disant à l’année prochaine. Allez là, jouons les touristes, et ne ramenons pas que du fromage. Direction le magasin de souvenirs, un vrai bric à brac où l’on se perd avec plaisir. Et en sortant, pour de vrai hein, je recroise mon gars toujours sans son natel histoire de boucler la boucle!

Le lendemain, on refait les sacs. C’est déjà l’heure de redescendre à la maison. Le cœur est lourd, mais le séjour n’est pas tout à fait fini et on compte bien en profiter jusqu’au bout. C’est pédibus jambus que l’on se promène au bord du Léman, entre discussion, rires, concours de ricochets…
Le coucher du soleil est juste incroyable: est ce une façon de terminer en beauté cette semaine, est-ce pour nous inciter à revenir, ou est-ce juste pour nous faire regretter un peu plus de devoir partir demain matin?
Alors que tout est (trop) calme, et que l’on s’apprête à se glisser sous la couette pour assurer un réveil de bonne heure, une sorte de folie s’empare de la maison. Ça court, ça crie, ça rit, ça joue, ça se cache, à la limite de l’incontrôlable, bref, ça vit! Le coucher est donc bien moins calme que prévu, mais tellement drôle et tellement comme on s’aime que l’on s’endort tous avec le sourire.

Le réveil du lendemain est finalement moins compliqué que prévu. A croire que l’air de la montagne nous a requinqué.
Après les traditionnelles larmichettes des adieux, on prend notre petit dèj à l’aéroport. Le passage à la douane est tout aussi traditionnel. Cette fois ci, c’est avec un personnel super sympa que Momi se fait une fois encore contrôler « aléatoirement ». Elle ose demander ce qu’elle doit changer pour réussir à passer au moins une fois le contrôle aux douanes sans se faire toper, parce que bon, heuuuuu, voilà quoi! Doit elle mettre une robe, des seins siliconés, des talons aiguilles? On lui assure que ce n’est pas au physique, que c’est au petit bonheur la chance. Soit, alors pour Momi c’est plutôt au petit   bonheur pas de d’bol pour le coup. Pour de vrai, à l’aller comme au retour, ça fait 7 ans qu’elle se fait systématiquement « alléatoirement » contrôler…

On décolle avec un ciel magnifique. La descente sur Nantes se fait dans une épaisse couche de nuages, et aboutit sous la pluie. Voilà, c’est fini. Le retour devient d’un coup vraiment rude.
Trois jours plus tard, on a apprend que le premier cas Covid du canton de Genève est passé par l’aéroport le jour de notre départ. On est passé entre les mailles du filet. On a tellement ri, on a tellement bien mangé, on a tellement discuté, on a tellement bien bu, on s’est tellement aimé: on a tellement bien profité!
On attend maintenant la prochaine brèche pour se retrouver, vivement!

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