Tout va bien dans le meilleur des mondes, à commencer par le mien. À tout soucis une solution, j’ai réussi à trouver un véhicule pour me rendre à St Jacut quand le mien a décidé de me jouer des tours la veille pour finir à bouder au garage devant mon agacement non dissimulé, remettant ponctuellement en cause ma venue à St Jacut.
C’est donc soulagé que j’arrive sur le site le vendredi en fin de journée. Je suis royalement accueilli par une équipe chaleureuse et enthousiaste qui vient de passer la première soirée du jeudi réussie. Une affiche alléchante, un cadre très convivial, entouré de gens heureux d’être là, il n’en faut pas moins pour lancer une excellente soirée.
C’est Emma Peters qui monte la première sur scène. Je l’ai vue cet été sur le Festival du Roi Arthur. Je n’ai donc pas vraiment de surprise à la redécouvrir ici. Le set est propre. La jeune lilloise est rodée, et son sourire me laisse penser qu’elle est à l’aise dans cet exercice.
C’est au tour de Charlie Winston d’investir la scène. Je ne cache pas mon impatience de le retrouver 3 ans après le Pont du Rock de Malestroit. L’ambiance est bien différente, les copains photographes déjantés n’ayant pas fait le déplacement. Mais je garde un tel bon souvenir de son set, que je trouve mon compte à l’attendre impatiemment en fosse. Enfin, le set démarre. Le dandy so british a bien changé de look. Plus de chapeau, plus de costume près du corps. Ce sont avec les cheveux en bataille et les yeux rieurs qu’il lance le show derrière son clavier. Plus taquin, un poil plus rock, j’ai l’impression de découvrir un nouvel artiste qui serait plus dans le lâcher prise, et je ne suis pas déçu. Évolution, changement, ou juste une impression? Je ne saurai pas te dire, mais avec certitude, c’est un grand plaisir, assurément. Encoooooooore ! 😀
Après une petite pause qui n’en n’était pas vraiment une, mais ça c’est une autre histoire, parce que… non rien… juste dommage parce que c’était vraiment bien !
Tu comprends rien à ce que je dis? Ça me rassure, moi non plus je n’ai rien compris à ce qu’il s’est passé, sur un grand écart d’un vrai plaisir à une désillusion.
Tant pis, je me ressaisis, et passe donc à Kyo. Déjà 4 ans que je ne les ai pas vu. Je ne suis pas mécontent de revoir le quator sur une scène plus intimiste que celle d’un festival estival, à savoir le Pont du Rock 2018. Assurément rock, le set embarque toutes les générations, entre nostalgie, et nouveaux morceaux, le groupe traverse les années sans prendre une ride, et en gagnant en énergie et complicité avec le public.
Malheureusement, si je veux revenir demain soir, je dois travailler tout à l’heure, à 6 heures… soit dans 5 heures… retour à la maison en 45 minutes, sommeil, réveil, petit dèj et aller au job compris. Alors oui, je jette l’éponge avant Cachemire. Désolée, ce n’est pas que je ne veux pas, mais j’aimerais revenir demain, en un seul morceau. 😉
Alors j’enfile 15 pulls, deux manteaux, 3 écharpes, des moufles, et le pantalon de ski pour affronter le brouillard limite givrant, et retrouver mes pénates pour m’admirer l’intérieur des paupières quelques minutes.
Autant te dire que 1 heure de sommeil ne suffit que très moyennement à récupérer la forme. J’essaye de garder une dignité très improbable pour ouvrir les portes à mes collègues un poil moqueurs, à la limite de de l’insubordination taquine… mais t’inquiète, j’ai noté les noms, ça se règlera plus tard ! 😀
8 heures plus tard, j’abandonne mon poste en toute léthargie, oups, en toute légalité, pour m’accorder une demie heure de sieste.
Je reprends la route avec une Momi un peu grognon. C’est toujours le soucis avec les filles : quand elles sont fatiguées, elles sont gentilles, mais qu’est ce qu’elles sont… attachiantes !
Arrivés de bonne heure, et de bonne humeur, la donzelle ayant profité de la route pour récupérer un chouia, nous nous calons quelques minutes pour remettre le matos en route, déchargement des cartes et vérification des batteries, ce que Momi fait en principe à la maison.
Et c’est reparti pour la seconde soirée, et non des moindres, puisqu’il s’agit de la dernière, à guichets fermés.
La soirée est ouverte par Aloïse Sauvage. Je n’en ai entendu que du bien, et j’avoue ne pas avoir cherché plus sur elle…
Je découvre une tigresse multifacettes, à la fois joueuse, tendre et qui sait sortir les griffes. Aussi agréable à voir qu’à écouter, elle vit sa musique… un savant de mélange de rock, de rap voire de pop et j’en passe… J’en prends plein les mirettes et les esgourdes, et je m’en réjouis : une excellente découverte que voilà !
Deluxe. Vous avez dit Deluxe? Comme c’est le luxe ! Nan, mais vraiment, un bonheur de dingue que de les recroiser aussi vite. Je ne m’en lasse pas. J’essaye de garder ma dignité, je me concentre pour ne pas sautiller d’impatience. J’y arrive, ou presque. Je ne saute pas plus haut que la crash barrière. La première ligne des spectateurs me font un rappel à chaque fois que je disparais en scandant « Guignol », en pensant à un spectacle de marionnettes… ou pas !
Et SBIM, Lillyboy apparait perchée au dessus de Kilo. Le show est lancé. Quand Pépé se présente en devant de scène armé de son saxo, je ne me doute pas un instant qu’il ose mettre le feu en salle… Momi paye de sa personne, et pue le cochon grillé. Petite joueuse, elle prend la fuite en se frottant la tête. Non, elle ne cherche pas une idée, ça se saurait si elle avait un cerveau. Pour être juste, elle préfère juste un bon fromage à un cochon grillé, bref, elle fait sa chochotte. C’est donc ça, que l’on appelle payer de sa personne? Allez, un peu de crème sur le cuir chevelu ce soir suffira à règler l’incident. Sans rancune.
Qu’à cela ne tienne, le show est toujours flamboyant (pour le coup :D), souriant, et énergisant, comme une intraveineuse de vitamines. Le son envahit les corps, provocant des mouvements de balancements incontrôlés, que certains nomment des déhanchés. S’en suivent des tremblements des pieds en mesure… et certains se retrouvent même avec une élévation des bras qui se terminent en un mouvement des mains sonores, des applaudissements il me semble. Pour les cas les plus sérieux, les bouches deviennent béantes, et expulsent des WAOUH, voire des YEAAAAAAAH, en passant par des BRAVOOOOOOOOO…
Bref, les moustachus nous embarquent tous dans leur univers électro-pop à paillettes, et tout le monde en redemande. J’adore, encore et encore.
Quand Zoufris Maracas se présente sur scène, Momi est en mode survie. La petite heure et demie de sommeil qu’elle s’est octroyée en 42 heures ne semble pas suffisante. Je prends les choses en main, et lui colle des allumettes entre chaque paupière. Tout va bien.
La scène est collégiale, souriante, on sent une vraie cohésion de groupe, où chacun est heureux d’être là, sur scène, et avec leur public, qui le leur rend bien. C’est apaisant, entrainant, rassurant, on se sent comme dans une bande de potes à la fin d’un bon repas qui commencerait à taper sur le bord d’une assiette, et qui finit bœuf jouissif assaisonnés de regards complices…
Voilà comment bien finir ce festival pour moi. Ma photographe officielle jette les armes: Momi 0, fatigue 1.
Le temps de passer remercier les GO incroyables du festival de Mots Zik pour leur accueil plus que chaleureux, il est temps pour nous de rejoindre le lit avant que Momi ne puisse plus conduire par un KO d’épuisement.
Je tiens à ce sujet à m’excuser auprès de Cachemire, Kikesa, et la P’tite Fumée d’avoir brillé par mon absence sur leurs sets respectifs. Ce n’est franchement pas l’envie qui me manquait, mais ça n’aurait pas été raisonnable, me permettant ainsi de gratter quelques minutes/heure de dodo salvateur. Ce sera avec un plaisir non dissimulé que je narrerai ces sets à la prochaine occasion.
Un énorme merci à l’orga, aux bénévoles, aux artistes, au public, aux copains croisés ici ou là, qui ont tous contribué à ces super soirées passées à St Jacut les Pins. Alors à l’année prochaine: chiche? 😀